Née en 1984, dans la foulée de la Marche des beurs, SOS Racisme a
toujours attiré des critiques plus ou moins véhémentes. Outil de
récupération piloté par le Parti socialiste pour les uns, officine et
pompe à fric dévoyant la cause antiraciste pour d’autres. Ou encore,
coquille vide reine de l’événementiel, comme le suggère Amal Bentounsi,
une autre militante antiraciste, elle aussi signataire d’un appel à une
Marche de la dignité, ce 31 octobre à Paris.
« L’État se devait de
briser (la Marche des beurs). Il mit alors tout en œuvre pour saboter
cette autoorganisation en médiatisant à outrance certaines officines
pseudoantiracistes », dénonce-t-elle.
« Celles-ci s’employèrent de
tous leurs moyens financiers à étouffer la Marche pour l’égalité sous
les milliers de décibels de concerts gratuits et leur antiracisme de
pacotille. » Les moyens mis à la disposition de l’association sont
effectivement conséquents. Selon les données collectées par « l’Humanité
Dimanche », c’est entre 800 000 et 850 000 euros de subventions
publiques qui tombent, chaque année, dans l’escarcelle de l’ancienne
association de Julien Dray et Harlem Désir. « Avec une telle
organisation et de tels moyens, ils devraient avoir une action de
terrain, s’étonne Sihame Assbague. Mais non, ils n’en sont pas capables.
Du coup, ils n’ont aucune légitimité à demeurer.
Que l’on donne l’argent aux associations qui luttent vraiment contre le racisme. »